Pourquoi les coups d'État en Afrique ne libèrent pas les peuples africains ?

Depuis les indépendances, l'Afrique a été marquée par de nombreux coups d'État, souvent justifiés par la volonté de « libérer le peuple » du joug de dirigeants corrompus et inefficaces.

Pourtant, force est de constater que ces changements de pouvoir brutaux n'ont que très rarement abouti à des résultats positifs durables pour les populations. Voici pourquoi.

1. Un cycle sans fin d'instabilité

Les coups d'État plongent souvent les pays dans un cycle infernal d'instabilité. Lorsqu'un régime est renversé par la force, cela crée un précédent qui encourage d'autres factions à en faire de même. Au lieu de stabiliser les institutions, les putschs les fragilisent davantage, rendant impossible toute consolidation d'une gouvernance durable.

2. Une absence de vision politique et économique

La majorité des coups d'État en Afrique sont menés par des militaires ou des factions politiques qui n'ont pas de programme clair pour le développement du pays. Ils se contentent souvent de dénoncer les dysfonctionnements sans proposer de solutions concrètes. Conséquence : une fois arrivés au pouvoir, ils reproduisent souvent les erreurs de leurs prédécesseurs, maintenant ainsi un statu quo désastreux pour le peuple.

3. Une confiscation du pouvoir par l'armée

Dans de nombreux cas, les putschistes finissent par transformer leur régime en une dictature militaire. Ils limitent les libertés, musellent l'opposition et prolongent leur règne bien au-delà des intentions initiales affichées. Loin de libérer les peuples, ces régimes les oppriment davantage.

4. Un affaiblissement des institutions démocratiques

Chaque coup d'État fragilise les institutions, en particulier les systèmes judiciaires et les parlements, qui deviennent des instruments du pouvoir en place. Or, sans institutions fortes et indépendantes, il est impossible d'assurer une gouvernance efficace et transparente.

5. Des conséquences économiques désastreuses

L'instabilité politique générée par les putschs fait fuir les investisseurs et paralyse l'économie. Les sanctions internationales, la fuite des capitaux et la perte de confiance des partenaires étrangers aggravent la situation économique. Au final, ce sont les citoyens qui en paient le prix, avec une détérioration des services publics, du chômage et une augmentation de la pauvreté.

6. Une manipulation des aspirations populaires

Souvent, les putschistes exploitent le ras-le-bol populaire pour légitimer leur action. Ils promettent un changement radical, mais finissent par maintenir le même système de prédation. Le peuple, désabusé, se rend compte trop tard qu'il a été instrumentalisé.

Quelle alternative aux coups d'État ?

Si les coups d'État ne sont pas la solution, quelles sont les alternatives ?

L'Afrique a besoin d'une véritable transformation institutionnelle basée sur le renforcement de l'État de droit, l'indépendance de la justice, la transparence électorale et la participation citoyenne.

La pression populaire pacifique, la société civile, et les mouvements de jeunesse engagés peuvent jouer un rôle clé pour impulser des changements profonds sans recourir à la violence.

Les peuples africains ne seront véritablement libérés que lorsque leurs dirigeants seront issus d'un processus démocratique authentique et responsables devant leurs citoyens. Les coups d'État ne sont qu'un leurre, une illusion de changement qui ne fait que perpétuer les mêmes problèmes sous une autre forme.