Et si les choses ne marchaient pas parce que nous ne les faisons pas marcher ?

En Afrique, nous sommes souvent les premiers à lever la voix, à nous indigner, à dénoncer que rien ne fonctionne : les routes sont dégradées, les services publics inefficaces, les systèmes éducatifs et sanitaires défaillants, les gouvernements corrompus.

 

Oui, les plaintes sont nombreuses, et certaines sont parfaitement justifiées. Mais une question cruciale mérite d’être posée : qu’est-ce que nous faisons concrètement pour que les choses marchent ?

 

Beaucoup dénoncent, peu construisent. Beaucoup s’indignent, peu s’engagent. Avant de dire que les choses ne marchent pas, il serait plus honnête de se demander : est-ce que j’ai fait ma part ?

 

Les choses ne marchent pas toutes seules. Aucune société ne s’est développée sur la base de la plainte ou de la passivité. Ce sont les efforts collectifs, l'engagement personnel, la responsabilité individuelle et la vision partagée qui permettent de bâtir des nations fortes.

 

Quand un citoyen jette ses déchets dans la rue, il contribue au désordre qu’il dénoncera demain. Quand un entrepreneur fraude le fisc, il affaiblit l’État qu’il accuse ensuite de manquer de moyens. Quand un professionnel se contente du minimum, il participe à l'effondrement de la qualité que lui-même exige en tant que consommateur.

 

Faire marcher les choses, c’est refuser l’attentisme. C’est comprendre que chaque action compte. Que ce soit en élevant nos enfants dans l’honnêteté, en payant nos impôts, en créant de l’emploi, en votant avec discernement, ou en dénonçant les abus avec courage mais aussi avec des propositions concrètes.

 

L’Afrique ne changera pas par miracle. Elle changera quand chacun, à son échelle, décidera de ne plus simplement observer, critiquer, ou subir — mais agir, bâtir, et incarner le changement qu’il réclame.

Alors oui, les choses ne marchent peut-être pas. Mais la vraie question est : qu’avons-nous fait pour qu’elles marchent ?